
Votre chien semble éprouver des difficultés pour se lever, courir ou monter les escaliers ?
Il pourrait être atteint de dysplasie articulaire, une maladie fréquente chez certaines races qui peut impacter lourdement leur qualité de vie. Suite à un entretien avec un vétérinaire spécialisé, je vais vous expliquer les causes, les symptômes, les traitements et les dernières avancées scientifiques pour gérer au mieux cette affection.
Qu’est-ce que la dysplasie chez le chien ?
La dysplasie articulaire est une malformation de l’articulation, le plus souvent de la hanche (dysplasie coxo-fémorale) ou du coude (dysplasie du coude). Chez un chien en bonne santé, la tête du fémur s’emboîte parfaitement dans la cavité de la hanche. Dans le cas d’une dysplasie, cette articulation est trop lâche, ce qui provoque des frottements anormaux et une usure prématurée du cartilage.
Symptômes fréquents
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Boiterie intermittente ou persistante.
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Difficultés à se lever après le repos.
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Refus de courir, sauter ou monter les escaliers.
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Douleur à la palpation des hanches ou des coudes.
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Atrophie musculaire des membres postérieurs.
Diagnostic vétérinaire
Le vétérinaire réalise un examen clinique approfondi, suivi de radiographies spécifiques sous anesthésie légère. Des tests comme le test d’Ortolani permettent d’évaluer la laxité de l’articulation. Parfois, un scanner ou une IRM sont nécessaires pour affiner le diagnostic.
Les causes et facteurs déclenchants de la dysplasie
Facteurs génétiques
La prédisposition héréditaire est la cause principale de la dysplasie. Certaines races sont davantage touchées en raison d’une transmission génétique.
Facteurs environnementaux
Bien que la génétique joue un rôle clé, l’environnement influence l’apparition et la gravité de la dysplasie :
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Croissance rapide : Une alimentation trop riche en calcium et en protéines peut accélérer la croissance et perturber le développement articulaire.
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Surpoids : Un excès de poids aggrave la pression sur les articulations.
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Activité physique excessive ou inadaptée : Trop de sauts ou des exercices trop intenses chez un chiot en pleine croissance peuvent favoriser l’apparition de la dysplasie.
Études scientifiques
Une étude norvégienne (Krontveit et al., 2010) a montré que les chiots de grandes races ayant un poids corporel plus élevé à 3 mois avaient paradoxalement un risque moindre de développer une dysplasie. Cela suggère que la vitesse de croissance et non le poids lui-même est un facteur clé.
Les races de chiens à risque
Certaines races sont plus sujettes à la dysplasie de la hanche et du coude :
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Berger Allemand
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Labrador Retriever
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Golden Retriever
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Rottweiler
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Dogue Allemand
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Saint-Bernard
Ces races doivent faire l’objet d’un dépistage précoce et d’une sélection rigoureuse des reproducteurs.
Comment prévenir la dysplasie chez son chien ?
Sélection génétique
Les éleveurs sérieux effectuent un dépistage radiographique avant de faire reproduire leurs chiens.
Alimentation adaptée
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Privilégier des croquettes adaptées aux grandes races, avec un bon équilibre calcium/phosphore.
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Éviter les excès de compléments calciques chez le chiot.
Gestion du poids
Maintenir un poids idéal réduit la pression sur les articulations.
Activité physique contrôlée
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Éviter les escaliers et les sauts excessifs avant 1 an.
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Favoriser des exercices doux : nage, marche en laisse.
Suppléments et soins préventifs
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Chondroprotecteurs (glucosamine, chondroïtine).
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Acides gras oméga-3 (anti-inflammatoires naturels).
Quels sont les traitements disponibles ?
Approches médicales
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Anti-inflammatoires et antalgiques : Pour soulager la douleur.
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Compléments articulaires : Glucosamine, acides gras oméga-3.
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Thérapies alternatives : Ostéopathie, acupuncture, hydrothérapie.
Chirurgies possibles
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Triple ostéotomie du bassin (TOP) : Réservée aux jeunes chiens pour améliorer la congruence articulaire.
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Prothèse totale de hanche : Traitement définitif des cas avancés.
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Excision de la tête fémorale : Alternative pour les petits chiens.
Comment améliorer le quotidien d’un chien atteint de dysplasie ?
Aménagement du cadre de vie
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Lits orthopédiques pour soulager les articulations.
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Rampes d’accès pour éviter les sauts.
Exercices adaptés
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Natation : Exercice idéal pour renforcer les muscles sans impact.
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Balades régulières et courtes pour entretenir la mobilité.
Physiothérapie
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Massages et rééducation fonctionnelle.
Les avancées et espoirs dans le traitement de la dysplasie
Thérapies innovantes
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Injections d’anticorps monoclonaux : Réduction des douleurs articulaires.
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Cellules souches : Potentiel régénératif en cours d’étude.
Progrès en génétique
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Sélection rigoureuse des reproducteurs pour réduire l’incidence de la maladie.
Perspectives futures
De nouvelles approches thérapeutiques émergent, promettant une prise en charge plus efficace de la dysplasie.
Conclusion : Un message positif pour les propriétaires
La dysplasie n’est pas une fatalité. Avec une prise en charge adaptée, un chien atteint peut vivre heureux et sans douleur. En restant vigilant, en consultant rapidement un vétérinaire et en adoptant les bonnes pratiques, vous offrez à votre compagnon une belle qualité de vie.
Votre chien mérite le meilleur, et vous avez aujourd’hui plus de clés en main pour l’aider à vivre pleinement !